• Circuit équitable JR-9

    26 novembre 2014

    Le simple fait d'écrire la date du jour me rappelle l'anniversaire de Joël, mon fils ainé; 32 ans aujourd'hui ! Il sera dans mon cœur toute la journée et j'espère trouver un ordinateur pour pouvoir lui envoyer un petit mot.

    Après une assez mauvaise nuit de sommeil, tiraillée entre la tristesse de mon départ et la nécessité de poursuivre ma route, je me suis levée très tôt et j’ai terminé mes préparatifs. Prête à partir, j’ai pu me mettre à l’écriture en attendant le lever du jour qui s’annonçait spectaculaire, tel qu’annoncé par Basanta.

    Les étoiles brillaient encore aux premières lueurs du jour et le froid mordait férocement. Sûrement parce que la voûte céleste était complètement dégagée; pas de résiduel dans le ciel. Je me suis dirigée à mon endroit favori et c’est avec un pincement au cœur que j’ai regardé une dernière fois le soleil se lever sur les Annapurna.

    J'ai pris la décision de rentrer à Katmandou. Sans trop réfléchir, en restant à l'auberge Annapurna mon village si longtemps, j'ai dépensé une partie du budget que j'aurais normalement dû utiliser pour passer du temps ailleurs. Mais aussi, après les derniers jours que je viens de passer, j'éprouve un sentiment de plénitude voire presque de trop plein. Je dois digérer et traiter ce condensé d'images, d'odeurs, de saveurs, de révélations et ce comble d'émotions. Je n'éprouve plus la curiosité de poursuivre le voyage et d'étendre davantage mes découvertes. Bandipur, notre prochaine destination, n'aura de moi que quelques heures de visite. Mon circuit équitable s'arrête dans la Réserve de l'Annapurna.

    La Jeep est arrivée vers 7h. Avec Maggie et Jean, que j’avais rencontrés quelques semaines auparavant chez Pramod et qui étaient ici depuis deux jours, nous avons pris le chemin du retour. D’abord rejoindre Imal sur Pokhara. C’est notre chauffeur privé, il est associé avec Pramod dans un projet de coopérative de taxi. Je passe voir Sunti pour la saluer à sa boutique mais elle n’est pas encore arrivée. Par contre, elle a laissé une petite fiole d’huile de chanvre pour moi. Elle m’a dit que ça fera des miracles lorsque j’ai des douleurs inflammatoires aux genoux ou aux hanches. J’ai bien hâte de voir… Bredouille de l’avoir manquée et contente pour le petit cadeau, je retourne à la Jeep et on file jusqu’à Bandipur.

    Quelques deux heures et demi plus tard, on arrive au pied d’un petit village dont je ne pouvais m’imaginer l’existence. Perché au sommet d’une colline à 1000 mètres d’altitude, on y met une bonne quinzaine de minutes à zigzaguer et monter continuellement avant d’y arriver. La route est plutôt vertigineuse et en même temps, elle dévoile un paysage spectaculaire, encore! Décidément ce pays regorge de beautés plus incroyables les unes que les autres et pas seulement sur le plan géo-morphologique. Tous ces détails dans la fabrication des boiseries, dans la confection de vêtements voire même dans l’agriculture, démontrent clairement une culture de la minutie chez les népalais. Et c’est sans compter la gentillesse des gens, la beauté des enfants, la diversification de la culture et de l’expression artistique, la spiritualité, etc.

    Bandipur pour sa part, est un village essentiellement piétonnier. C’est donc très propre et calme. Étant situé à l’écart de la route principale du pays, il y a peu de touristes, enfin comparativement à d’autres endroits, il n’y en a pas des masses. Maggie et Jean partent de leur côté et moi de l’autre. On se dit qu’à 14h, on se retrouve à la Jeep car il faudrait arriver avant la noirceur à Katmandou. Rapidement, je me dirige du côté opposé à la zone touristique pour explorer les petites rues et voir quel genre d’activité on y retrouve.

    Circuit équitable JR-9
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    Hello how are you? Where are you from? Ho hello, fine fine thank you. I'm from Canada-Quebec and you, how are you? Your english is pretty good! Et c'est ainsi que je me suis mise à discuter avec cette dame qui tenait une boutique d'artisanat. Nous avons marché dans les rues du village, elle m'a menée jusqu'à un très beau parc bordé d'une petite cascade où quelques gens de la place partageaient un pique-nique au son de la musique du pays. Au retour, nous sommes arrêtées à sa boutique qu'elle avait laissée là, sans supervision, comptoirs et marchandises exposés.

    Juste pour voir et comprendre ce qu'elle faisait, ça valait la peine! Il y avait trois métiers à tisser, tous en cours de projet. Puis un tas de produits qu'elle fabriquait elle-même. Elle file ses fibres et les tisse pour réaliser ses divers foulards, pochettes, mitaines, pashmina, etc. Comme elle avait des petites pochettes que je voulais acheter depuis un certain temps déjà, j’étais bien contente de pouvoir l’encourager et je ne me suis pas obstinée sur le prix, ça ne valait pas la peine. Et puis, elle m’en a laissé une grosse au prix des petites. J’aurais passé beaucoup de temps avec elle, mais il fallait que je reparte. Malgré ma balade, je n’ai pas trouvé l’énergie pour rester à coucher et faire de nouvelles découvertes.

    Katmandou, me revoilà!

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