• Thaïlande JR-5

    Je me suis levée un peu plus tôt aujourd’hui car je devais aller au village pour un suivi médical. Rien de grave, j’en parle simplement parce que l’expérience en soi vaut le commentaire, mais tout est sous contrôle. C’est que pendant le voyage avec Louis, nous avons passé un petit moment dans un endroit assez reculé afin de visiter une caverne magnifique. C’était une balade qui se faisait sur un radeau de bambou et pendant laquelle on traversait le cœur d'un caverne gigantesque guidés par une vieille dame et sa lampe au gaz. Elle connaissait tous les mots clés nécessaires à notre compréhension. Un endroit magnifique, souverain et surprenant.

    Thaïlande JR-5
    À la tombée du jour, des milliers d'hirondelles s'engouffraient à l'intérieur de la grotte dans une cacophonie impressionnante et l'odeur...

    Nous logions chez Pen. Elle a une chienne très gentille qui est ma foi presque trop intelligente. Pour exemple, lorsque nous nous dirigions vers la caverne, aucune indication n'existait. On nous avait indiqué le chemin en disant suivez cette route à pied. Mais à vrai dire, il y avait tout de même quelques croisements. Hé bien, la chienne de Pen aura été devant nous tout le long du trajet et elle nous a menés exactement au bon endroit. J'ai trouvé ce comportement très spécial. Elle doit être habituée aux touristes et à ce parcours qu'ils font tous. Ces temps-ci, un jeune chien fou vient jouer chez elle. En soi, il n’est pas malicieux pour deux sous, mais il est très mal élevé et quand il voit des visiteurs arriver, il leur saute dessus afin de manifester sa joie. Il ne demande que des caresses. Mais comme je lui dis de ne pas faire ça et que Pen lui parle fort pour qu’il arrête, la chienne s’en mêle aussi et elle va le mordiller pour qu’il s’éloigne de moi. Les deux vont se mettre à se courir après derrière moi et puis sans prévenir, je sens un crocs pénétrer le tendon de ma cheville. Une petite croquée insignifiante mais jusqu’au sang. Comme on est dans une région rurale et qu’il y a énormément de chauve-souris par ici, je n’ai pas pris de chance et j’ai entamé le protocole anti rabique qui consiste en cinq injections réparties comme suit: jour 0, jour 3, jour 7, jour 14 et jour 28. Aujourd’hui était la quatrième injection. Je suis pas mal certaine que cette mesure est inutile, mais je préfère ne pas prendre le risque.

    Fréquenter les hôpitaux Thaïlandais fera donc partie de mon expérience car j'en aurai vu quatre différents pour ces cinq injections. À chaque endroit, je présentais le petit papier écrit en thaï qui identifie à la fois la nature du traitement en cours ainsi que le nombre d'injections à faire et les dates prévues. À chaque endroit, je me faisais traiter en priorité. C'est sûr que juste une piqûre, ça demande pas beaucoup de temps, quelques minutes avec une infirmière et ensuite on va payer. Mais à chaque fois, il y a toute une procédure administrative qui s'ajoute. J'ai besoin d'un rapport médical qui explique en anglais la raison de mon passage à l'hôpital ainsi qu'une facture en bonne et due forme afin de pouvoir réclamer le remboursement aux assurances. Mentionner tout ça et se faire comprendre en anglais; pas toujours évident. Et eux, pas très habitué à préparer ces documents. Donc, pour un petit cinq minutes de soins on en passe en moyenne 25 pour l'administratif, incluant le passage à la caisse et c'est allé jusqu'à plus de 45 minutes.

    Je reviens sur le traitement prioritaire car Louis et moi avons été fort impressionnés particulièrement à un endroit. Dès que nous avons mis les pieds dans cet hôpital de Nakhon Sawan on est venus à nous. J'ai présenté mon historique de vaccination et ça n'a pas pris une minute qu'on nous invitait à suivre une infirmière. Nous quittions la salle d'attente du réz-de-chaussée et nous nous sommes retrouvés dans la salle d'attente des riches au deuxième étage. Enfin, je ne sais pas trop comment l'expliquer autrement. Mais on passait de la petite chaise droite de plastique fixée en série sur une longue barre métallique à des fauteuils de cuir moelleux à souhaits avec tablette individuelle, télévision et service à notre emplacement. On nous a offert café, thé, eau...! Tout le monde était au petit soin avec nous. Quant à l'injection, j'ai beau me concentrer... je n'ai pratiquement rien ressenti. L'infirmière avait une touche magique.

    Cette fois-ci n'aura pas été différente des autres, sinon qu'il n'y avait pas de salle pour les riches. Mais on m'a traitée rapidement et à cet endroit pourtant reculé, l'administration a été très rapide. En un rien de temps je ressortais de l'hôpital après avoir discuter une bonne dizaine de minutes avec le responsable de la caisse. Il s'est même empressé de me trouver quelqu'un qui redescendait vers le village afin que je n'aie pas à marcher ces quelques kilomètres sous le soleil ardent.

    À mon retour à l’école, le temps s'est recouvert graduellement et alors qu’une petite bande d’élèves et moi jouions au bonhomme pendu dans le gazebo, la pluie s’est mise à tomber de plus en plus fort, de plus en plus dense jusqu’à ce que je ça devienne un véritable mur d’eau. Sur les toitures de tôle, le bruit prenait toute la place et noyait toutes les conversations. Les enfants étaient excités et heureux, un peu d’humidité était plus que bienvenue. Et puis «toc» et un autre quelques secondes après, un troisième et un autre un peu plus rapproché et finalement, de multiples «tocs» à la fois jusqu’à couvrir tous les sons même celui de la pluie; une grêle fulgurante nous a pris d’assaut. Jamais je n’aurais pensé que dans un climat aussi chaud on pouvait voir pareil phénomène et surtout, avec une aussi forte intensité. Les glaçons mesuraient tous plus d’un centimètre de diamètre et tombaient tombaient tombaient! Les enfants, intrigués, heureux et enjoués se promenaient sous cette pluie qui pince pour ramasser les glaçons au sol. L’un d’entre eux en a formé une grosse boule, un autre les a ramassés dans son t-shirt qu'il tendait au ciel comme un gros panier, un autre encore, se promenait avec un gros bol de métal sur la tête. Sodita, quand à elle, les ramassait par terre et remplissait une petite bouteille de plastique. Le phénomène d’une rare intensité aura duré tout près d’une trentaine de minutes, j’avoue n’avoir jamais rien vu de tel même au Québec.

    Une journée très agréable qui s’est terminée dans le chaos de ma chambre. Plus d’eau, le plancher de ma toilette couvert de saleté et une ouverture dans le plafond au-dessus de mon lit! Premier constat est qu’on a fait des améliorations sur le robinet et la tuyauterie du lavabo et j’imagine qu’on doit passer des fils par le faux plafond et que c’est pas terminé. Bon, ça fait que malgré la journée chaude qui a laissé une couche de poussière sur la moiteur de ma peau collante, je vais pas pouvoir me laver. Petit brossage de dents avec l’eau de bouteille et heureusement, la cuve de la toilette est pleine, je vais la garder pour chasser l’eau demain matin avant de quitter. Je suis très heureuse ce soir d’avoir ma moustiquaire! J’inspecte comme il faut le lit et l’oreiller et puis je m’enferme derrière mon voile de princesse pour une nuit au sommeil fragmenté.

    (d'autres photos suivront dès que je les aurai transférées sur mon ordinateur)

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