• 24 novembre 2014

    Aujourd’hui est une autre de ces journées. Je me suis levée trop tard pour le lever du jour sur les montagnes mais pas grave, la journée ne fait que commencer ; il est 7h! Après un bon petit déjeuner, je voulais aller me promener dans les alentours. Barbara et Claudia m’annoncent qu’elles vont faire une longue marche et m’invitent à me  joindre à elles ainsi que Matthias et Annette. Passer par le centre de protection des vautours, longer la rivière pour un temps, aller jusqu’au pont suspendu et revenir par la crête. «Une heure et demi, peut-être deux si on arrête un peu partout et qu’on prend notre temps» dit Matthias; trekkeur confirmé.

    Nous sommes donc partis pour cette magnifique expédition dans la nature et on y aura passé cinq heures. On n’est pas descendus pour aller au centre des vautours car nous devions poursuivre notre destination et ce n’était pas dans la même direction. Dommage, j’aurais bien aimé.

    Circuit équitable JR-7
    Des champs de riz entièrement récoltés, et là où il y a les petites huttes, on y bat les tiges de riz pour séparer le grain de la tige.

    Petits sentiers en bordure de la crête, paysages à couper le souffle avec cette rivière blanche qui poursuit sa route en aval et, comme une invitation à lézarder quelque part à mi-chemin, d’immenses rochers éparpillés le long des berges nous courtisaient avec insistance en dévoilant leurs surfaces arrondies, réchauffées par le soleil. Comment résister ?

    Circuit équitable JR-7
    Circuit équitable JR-7

    Une fois de plus, j’ai surpassé mes limites. On a poussé le défi jusqu'à traverser un pont suspendu aller-retour. Claudia voulait ressentir ce que ça provoquait en-dedans et moi… faire peur à ma peur ! Le résultat de mon expérience fut le repli d’un vertige jusque-là inassouvi.  Yé !

    Circuit équitable JR-7 Circuit équitable JR-7

    Puis on a bien monté, bien descendu et bien enjambé certains endroits. Une heure d’oisiveté et quatre heures de marche, encore quelques temps à lézarder sous le déclin du jour, enfiler le tablier et préparer le diner avec Narayan et Shiri, déguster un délicieux poulet aux coconuts accompagné d’un curry de légumes du jardin, du paneer pour les végétariens, d’une salsa bien relevée pour les aventureux et d’un riz qui vient du champ d’à-côté.

    Basanta est monté jusqu'à l'auberge aujourd'hui et il a apporté une grosse bouteille de Johnny Walker. Il va sans dire qu'on s'est bien réchauffé autour du feu. Non mais quoi… partir demain matin ? Pas tout de suite !


    votre commentaire
  • 25 novembre 2014

    Pas question de passer tout droit ce matin, je me dirige vers un petit endroit que j’ai découvert avec Claudia et qui me permet de voir d’un seul coup d’œil les hauts sommets de l’Annapurna, depuis le sud jusqu’à l’est. Le Massif du Sud, le Fishtail, l’Annapurna no. 4 et l’Annapurna no.2. Ce sont les quatre montagnes que l’on peut voir d’ici. Le soleil se lève tout en rose et va teinter subtilement les crêtes des montagnes qui ce matin, sont un peu plus brumeuses. Je vais quand même rester là à les regarder si imposantes, si majestueuses. Une brise humide m’incite à rentrer à l’auberge où déjà, l’eau chaude, le thé et le café sont servis sur la table extérieure en attendant le petit-déjeuner.

    Après un au-revoir un peu tristounet, Matthias et Annette ont repris la route vers la poursuite de leur propres objectifs tandis que Basanta rentrait pour reprendre le boulot à Pokhara. Claudia et Barbara restent encore pour quelques jours et c’est super, tant de choses à partager encore. Entre l’allemand, l’anglais et le népali, quelques fois les expressions se mélangent au moment de parler, mais on arrive à se comprendre et à bien rigoler.

    Une journée un peu couverte ou je prendrai le temps de ne rien faire, d’écrire mon journal à la main car le chargeur de mon ordinateur ne fonctionne plus et la batterie est à plat, et, de me promener dans le village. Une procrastination compréhensible et salutaire avant mon départ.

    Namaste les enfants! Danyabhat pour ce beau sourire!  «Whereyoufrom»? Namaste, I'm from Canada-Quebec, the French part of the country. Et c’est ainsi que tout en douceur, cette journée se sera écoulée. J’aurai profité de l’ouverture à la cuisine pour enfiler à nouveau le tablier et participer à la réalisation du repas du soir; un repas typiquement népalais avec Dhal Bat et salade de fruits, sauce au chocolat pour dessert.

    Tandis que le ciel se dégageait complètement nous promettant un lever du jour exceptionnel sur les montagnes, j’ai profité tranquillement de ma dernière soirée autour du feu, à discuter et à écouter les histoires de Narayan.


    votre commentaire
  • 26 novembre 2014

    Le simple fait d'écrire la date du jour me rappelle l'anniversaire de Joël, mon fils ainé; 32 ans aujourd'hui ! Il sera dans mon cœur toute la journée et j'espère trouver un ordinateur pour pouvoir lui envoyer un petit mot.

    Après une assez mauvaise nuit de sommeil, tiraillée entre la tristesse de mon départ et la nécessité de poursuivre ma route, je me suis levée très tôt et j’ai terminé mes préparatifs. Prête à partir, j’ai pu me mettre à l’écriture en attendant le lever du jour qui s’annonçait spectaculaire, tel qu’annoncé par Basanta.

    Les étoiles brillaient encore aux premières lueurs du jour et le froid mordait férocement. Sûrement parce que la voûte céleste était complètement dégagée; pas de résiduel dans le ciel. Je me suis dirigée à mon endroit favori et c’est avec un pincement au cœur que j’ai regardé une dernière fois le soleil se lever sur les Annapurna.

    J'ai pris la décision de rentrer à Katmandou. Sans trop réfléchir, en restant à l'auberge Annapurna mon village si longtemps, j'ai dépensé une partie du budget que j'aurais normalement dû utiliser pour passer du temps ailleurs. Mais aussi, après les derniers jours que je viens de passer, j'éprouve un sentiment de plénitude voire presque de trop plein. Je dois digérer et traiter ce condensé d'images, d'odeurs, de saveurs, de révélations et ce comble d'émotions. Je n'éprouve plus la curiosité de poursuivre le voyage et d'étendre davantage mes découvertes. Bandipur, notre prochaine destination, n'aura de moi que quelques heures de visite. Mon circuit équitable s'arrête dans la Réserve de l'Annapurna.

    La Jeep est arrivée vers 7h. Avec Maggie et Jean, que j’avais rencontrés quelques semaines auparavant chez Pramod et qui étaient ici depuis deux jours, nous avons pris le chemin du retour. D’abord rejoindre Imal sur Pokhara. C’est notre chauffeur privé, il est associé avec Pramod dans un projet de coopérative de taxi. Je passe voir Sunti pour la saluer à sa boutique mais elle n’est pas encore arrivée. Par contre, elle a laissé une petite fiole d’huile de chanvre pour moi. Elle m’a dit que ça fera des miracles lorsque j’ai des douleurs inflammatoires aux genoux ou aux hanches. J’ai bien hâte de voir… Bredouille de l’avoir manquée et contente pour le petit cadeau, je retourne à la Jeep et on file jusqu’à Bandipur.

    Quelques deux heures et demi plus tard, on arrive au pied d’un petit village dont je ne pouvais m’imaginer l’existence. Perché au sommet d’une colline à 1000 mètres d’altitude, on y met une bonne quinzaine de minutes à zigzaguer et monter continuellement avant d’y arriver. La route est plutôt vertigineuse et en même temps, elle dévoile un paysage spectaculaire, encore! Décidément ce pays regorge de beautés plus incroyables les unes que les autres et pas seulement sur le plan géo-morphologique. Tous ces détails dans la fabrication des boiseries, dans la confection de vêtements voire même dans l’agriculture, démontrent clairement une culture de la minutie chez les népalais. Et c’est sans compter la gentillesse des gens, la beauté des enfants, la diversification de la culture et de l’expression artistique, la spiritualité, etc.

    Bandipur pour sa part, est un village essentiellement piétonnier. C’est donc très propre et calme. Étant situé à l’écart de la route principale du pays, il y a peu de touristes, enfin comparativement à d’autres endroits, il n’y en a pas des masses. Maggie et Jean partent de leur côté et moi de l’autre. On se dit qu’à 14h, on se retrouve à la Jeep car il faudrait arriver avant la noirceur à Katmandou. Rapidement, je me dirige du côté opposé à la zone touristique pour explorer les petites rues et voir quel genre d’activité on y retrouve.

    Circuit équitable JR-9
    Circuit équitable JR-9 Circuit équitable JR-9

    Hello how are you? Where are you from? Ho hello, fine fine thank you. I'm from Canada-Quebec and you, how are you? Your english is pretty good! Et c'est ainsi que je me suis mise à discuter avec cette dame qui tenait une boutique d'artisanat. Nous avons marché dans les rues du village, elle m'a menée jusqu'à un très beau parc bordé d'une petite cascade où quelques gens de la place partageaient un pique-nique au son de la musique du pays. Au retour, nous sommes arrêtées à sa boutique qu'elle avait laissée là, sans supervision, comptoirs et marchandises exposés.

    Juste pour voir et comprendre ce qu'elle faisait, ça valait la peine! Il y avait trois métiers à tisser, tous en cours de projet. Puis un tas de produits qu'elle fabriquait elle-même. Elle file ses fibres et les tisse pour réaliser ses divers foulards, pochettes, mitaines, pashmina, etc. Comme elle avait des petites pochettes que je voulais acheter depuis un certain temps déjà, j’étais bien contente de pouvoir l’encourager et je ne me suis pas obstinée sur le prix, ça ne valait pas la peine. Et puis, elle m’en a laissé une grosse au prix des petites. J’aurais passé beaucoup de temps avec elle, mais il fallait que je reparte. Malgré ma balade, je n’ai pas trouvé l’énergie pour rester à coucher et faire de nouvelles découvertes.

    Katmandou, me revoilà!


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique